Régionalisation
La régionalisation s’entend d’un choix politique délibéré qui se base sur le partage des pouvoirs et des responsabilités publiques. C’est autour d’un seuil d’équilibre en matière de compétences entre les sphères nationale et locale que la régionalisation prend forme.
Les entités locales, communes, départements ou régions, constituent l’un des deux secteurs, à côté des droits humains, dans lesquels les analogies représentent un élément primordial en Droit comparé. La régionalisation est par conséquent considérée comme un facteur permanent d’étude, non seulement dans des formes de gouvernement libéraux-démocratiques, mais aussi dans d’autres contextes, notamment dans des pays en voie de développement, dans l’ancien socialisme ainsi que dans d’autres natures de systèmes juridiques.
L’entité locale, Région, Département ou autres, constitue la première forme de gouvernement après le noyau familial ou tribal, comme elle est d’ailleurs régulée par les textes constitutionnels et législatifs jusqu’au point que l’autonomie locale a
pénétré dans le constitutionnalisme moderne.
Du point de vue juridique, une différence s’établit entre régionalisation et régionalisme. La première est un mode d’organisation territoriale de l’Etat qui se caractérise soit par la déconcentration (France) soit par la décentralisation (Italie) quant au régionalisme, il désigne les doctrines politiques fondées sur l’affirmation de l’existence au sein de l’Etat de communautés culturelles, sociologiques, économiques et réclamant la consécration politique de cet état de fait.
Dans le domaine de la forme d’Etat libéral-démocratique, les niveaux de protection sont assez différents à partir du niveau de constitutionnalisation jusqu’à la sphère de la législation ordinaire. Une autre différence paraît prévaloir, à savoir le degré de démocratisation imposé ou reconnu aux entités locales se basant sur les ressources financières dont disposent ces entités sans parler de l’espace des compétences qui leur est accordé.
A l’inverse de nombreux pays où la régionalisation participe d’une revendication et d’un combat politiques pouvant mettre en cause l’unité nationale, le régionalisme au Maroc ne procède d’aucune pression ou contrainte de type régionaliste, elle participe surtout de la volonté consciente de bâtir la puissance de la Nation sur l’autonomie et le dynamisme endogène des territoires. En d’autres termes, le régionalisme marocain a l’avantage de naître à l’abri de toute forme de mouvance ou de revendication régionaliste. Il est le pur produit d’une volonté politique délibérée traduite d’ailleurs dans les discours royaux ainsi que dans les textes du législateur.
Etant une étape qui ouvre à la démocratie de participation, la régionalisation marocaine procède d’un besoin de rationalisation et de valorisation des potentiels productifs différentiels des régions. Dans ce cadre, il est important de souligner dans ce contexte le projet d’autonomie dans les provinces du Sud qui s’installe en ligne droite des expériences comparées en autonomie ou régionalisation élargie.
Dans quel genre d’Etat peut coexister une régionalisation partielle ou totale ?
Quelles caractéristiques du Sahara marocain répondant aux conditions d’une autonomie ?
Quelle réforme constitutionnelle répondant au projet d’autonomie dans les provinces du sud ?
Peut-on parler à l’heure actuelle d’un régionalisme ou autonomie dans les autres régions marocaines ?
Prendront part à l’atelier de régionalisation :
– Pr. Abdelhak Akla : Vers le concept de région politique au Maroc
– Pr. Mohamed Haddy :
– Pr. Abdlhadi Raounak : Le concept de régionalisation
– Mr.Mohamed benidir : Le régionalisme et le mouvement Amazigh
– Pr. Abdelaziz Adidi : Evolution du concept de région au Maroc