28 mars 2024

La démocratie et la monarchie après l’alternance consensuelle au Maroc.

Les moyens et les messages politiques.

1. Préambule

Le discours politique est parsemé d’expressions métaphoriques de tout genre. Il comprend des métaphores corporelles (cœur du pouvoir, « tête du parti », bras droit du leader », d’autres référant à la nature (« vent du changement » « vague conservatrice »). Un bon nombre de ces métaphores est intimement lié à la nature conflictuelle du fait politique. Elles peuvent être également répertoriés en sous-catégories : mathématique (« équipe libérale », « gagner des points », militaire (soldats du parti », « camp socialiste fort », guerrière « effectuer un raid », « vaincre son ennemi ».

Plusieurs travaux ont été consacrés à cette dimension métaphorique du discours politique, notamment dans le cadre de la théorie des Actes du langage de Searle : Gauthier, G. 1994 : « La métaphore guerrière dans la communication politique ». Recherches en communication n° 1 . Université catholique de Louvain.

Ainsi le niveau communicationnel doit être appréhendé tout d’abord au niveau de l’analyse, linguistique, ou non linguistique et c’est sur cette base qu’on peut mesurer la relation du communicationnel au politique.

2. Mondialisation, communication politique et institutions de représentation

Le néo-libéralisme est considéré comme le système idéologique de ce qui est communément désigné en français par le concept de mondialisation et en anglais par celui de globalisation. Au niveau économique, il est dit « capitalisme financier » au sein duquel la décision politique échappe à l’emprise de l’élu au profit de celle du technocrate qui siège à la tête des sociétés multi-nationales dont la sphère dépasse les frontières nationales.

Dorénavant, il a été nécessaire de repenser la démocratie par procuration à partir d’une démocratie participative fondée sur une société civile détentrice d’une gouvernance participative.

La communication politique a été influencée par ce changement de système qui détermine la logique des rapports de force et d’intérêt puisqu’elle dépend des institutions de représentation (parlement, presse, …). Dans ce domaine, les acteurs doivent être qualifiés pour délibérer du pouvoir comme code thématique dans le but de le perpétuer en l’appuyant ou de le changer en s’y opposant.

Le champ de la communication publique dépend également de l’état, c’est alors que la communication politique dans l’ère libérale constitue la frontière entre la sphère publique et la sphère privée  dans les conflits opposants les différents acteurs.

La communication politique peut être distinguée en deux catégories :

A-    institutionnelle : gouvernementale, parlementaire, partisane, …

B-    non institutionnelle : écrite(slogan politique), audible (anecdote politique), visuelle (caricature).

La logique communicationnelle peut être comprise entre ces trois types :

–          campagne

–          publicité

–          commercialisation  

elle peut même se manifester sous forme de débat de presse, de conférence, de charte, de séquence publicitaire ou de symbole mais à charge politique. D’autant plus que la révolution technologique en télé-communication a permis d’exploiter d’autres réseaux comme celui de l’internet, de la télévision numérique, du mobile, …

3. Démocratie et monarchie après l’alternance consensuelle au Maroc

L’alternance consensuelle au Maroc demeure toujours un sujet de débat ouvert entre les différents protagonistes : partis politiques, société civile, monarchie. Pour mieux cerner ce débat, nous proposons de placer les questions suivantes afférent aux différents aspects de la communication politique de la relation entre la démocratie et la monarchie :

–          Comment les références culturelles et idéologiques se construisent-elles  à travers les mécanismes communicationnels et discursifs engagés ?

–          Quels sont les traits saillants du sociolecte en question ?

–          Comment les structures discursives expriment-elles les différents constats politiques, économiques, sociales et culturelles (constitution, démocratie, monarchie, changement, réformes, …)

–           Quelles sont les différents aspects de la communication politique entre les différents protagonistes (alliés et adversaires) ?

–          Quels sont les moyens préalables pour instituer une transition démocratique « paisible » au Maroc ?

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