
Educateur et philosophe, disciple du Prof. Em. LêThànhKhôi, Giovanni Pampanini (Palermo, Italie, 1957) a été le vice-président du Conseil mondial de Sociétés d’Éducation comparée entre 2005 et 2007. Il a conduit sa recherche surtout sur l’interculturelle, publiant les résultats dans les livres suivants: Interculturalism, Society and Education, comme main editor et auteur (Rotterdam : Sense, 2010), Intercultural Intelligence (Catania, CUECM, 2011), Storiadellafilosofia. Un approccioglobale (Buenos Aires: Poliedro-Universidad de San Isidro, 2024) et Métisse. La littérature au XXème siècle (en publication).
Après la publication du volume Uniting Nations. A Theory of Global Democracy (Dakar-Paris : L’Harmattan, 2019), Pampanini coordonne l’Atelier “LêThànhKhôi”, un groupe international de chercheurs avec focus sur la notion de Démocratie globale.
Pour ses contributions culturelles, Pampanini a reçu la citoyenneté honoraire de Bahia Blanca, Argentine, en 2008, et le Asolapo/UNESCO Prix pour l’éducation à la paix.
Passé un quart de siècle depuis le début du XXIe siècle, il est nécessaire de faire une réflexion critique sur le XXe siècle. C’est de là qu’émerge une liste de problèmes globaux, dont Pampanini propose dans ce volume une lecture philosophique, entre le réel et le possible, utile pour leur résolution dans une perspective progressiste. Le gain le plus important, cependant, de cette œuvre de reconstruction provient de son cadre général, c’est-à-dire de l’identification de la « philosophie du XXe siècle » : qui est leDialogue entre les civilisations comme pratique quotidienne d’en bas, sans prétentions ni manifestes, une pratique interculturelle silencieuse mais consistante, qui a un important potentiel démocratisant valable pour toutes les civilisations du monde.
INTRODUCTION
Prémisse majeure. En italien, le titre de ce livre présente une apparente imprécision, voire une erreur : « dal » au lieu de « del ». – Mais ce n’est pas une erreur. En effet, l’exercice que je réalise dans ce livre est de faire de la philosophie en prenant comme point de départ le XXe siècle : donc « dal ». Que signifie cela ? Tout d’abord, je retrace les événements de chaque année du XXe siècle et en souligne l’aspect le plus évident, c’est-à-dire la signification que presque tout le monde percevait à l’époque où ils se produisaient. Ensuite, grâce à la « science du après », sachant ce qui s’est passé après ces événements, j’essaie d’extraire les significations moins évidentes. Enfin, à travers une approche politique, économique et littéraire en soi, je dresse une liste des problèmes du monde actuel – une liste que je rédige, grosso modo, à la fin du premier quart du XXIe siècle (j’écris au début de 2024) – qui, grâce à la spéculation philosophique exposée dans ce livre, se clarifient devant les yeux du lecteur (ou, du moins, je l’espère).
L’intention, évidemment, est de faciliter le décryptage et la compréhension d’une éventuelle agenda d’actions utiles et intelligentes à mener (la « science de l’avant »). Cependant, pour les réaliser, il faut du courage, et trouver ce dernier est une mission qui dépasse ce livre, qui se limite uniquement aux idées. – Cela peut sembler peu ; néanmoins, je tiens à rappeler que, tout comme le sculpteur et le peintre, avec leurs statues et leurs tableaux, inventent des formes et inspirent, de même le philosophe, avec ses réflexions, renoue des pensées et suggère. Bien que toutes ensemble, formes et pensées, semblent n’être rien d’autre que de l’air (parfois frit), il s’agit cependant de cet air même grâce auquel notre intelligence, en le respirant, comprend et vit. Ce livre, s’il a une prétention, c’est justement celle d’être un bon air pour l’intelligence.
Prémisse mineure. Pour moi, c’est de la philosophie, non seulement celle qui émerge de la vénérable tradition occidentale, mais toute, y compris celle qui provient des penseurs de l’Orient et du Sud. Ce n’est pas tout : la science, la littérature et l’art le sont aussi – quand, bien sûr, il ne s’agit pas de pure esthétique ou, pire, de loisir. À ce sujet, il existe une longue querelle que je ne peux que mentionner en passant, qui remonte à Hegel et perdure encore avec Derrida. Mon expérience de vie en tant que philosophe occidental, en dialogue avec des philosophes d’autres traditions culturelles que la mienne, me conduit à désapprouver poliment : tout comme il peut y avoir une bonne philosophie même dans le froid et la pauvreté, il peut y en avoir (et il y en a) aussi au-delà de l’Europe et de l’Amérique du Nord.
Conclusion. Ce livre navigue entre le monde historique et réel et celui des idées à son sujet, c’est-à-dire, entre les faits et les pensées, donc, entre les sciences historiques, politiques et économiques, d’une part, et la philosophie, d’autre part. En général, on s’accorde à dire qu’à la fin des comptes, la science s’occupe du réel, tandis que la philosophie s’occupe du possible. Deux importants philosophes des États-Unis, David Lewis (1941-2001) et Robert Stalnaker (1940-), se sont divisés au sujet d’un « monde possible » sur le point suivant : pour le premier, il semblait que les réalités alternatives existaient vraiment, tandis que pour le second, ces réalités alternatives existent, même si elles ne sont pas réelles. Comme on peut le comprendre, le débat est complexe et raffiné, ontologique et métaphysique. Je me contente d’être heureux de constater que, de toute façon, Margaret Thatcher n’avait pas raison lorsqu’elle concluait ses raisonnements conservateurs (avec lesquels elle prenait, ou justifiait, ses décisions politiques) avec la célèbre exclamation There is no alternative ! et que, au contraire, le désir progressiste contenu dans le slogan Un autre monde est possible ! est plein de bon sens.
Dans le livre vous pouvez lire:
- CHAPITRE I : Les premiers quarts
- CHAPITRE II : La science du après
- CHAPITRE III : La science de l’avant
- CONCLUSION
- Index des noms des auteurs
- Bibliographie
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