L’Association « Université pour Tous –Salé » (UPTS) a organisé, en partenariat avec le Centre d’Études et de Recherches en Sciences Sociales (CERSS) et avec l’appui du DVV International, à la grande salle de Bab Bouhaja à Salé, le 20 avril 2019, son premier meeting inaugural au titre de l’année 2019 pour lancer officiellement ses travaux sur le thème “Jeunes, Démocratie et Développement “.
La première session a été entamée par un mot introductif de la Secrétaire Générale de l’UPTS, qui a remercié le Président de la Commune urbaine de Salé, le Directeur du CERSS, le représentant du DVV International et tous les représentants des associations de Salé qui ont répondu à l’invitation de l’UPS. Dans son intervention, Mme Khdaychi Rajaa a évoqué le rôle des jeunes dans le développement par leur capacité à initier et à orienter l’avenir en s’interrogeant sur le degré de la contribution de l’arsenal juridique dans le renforcement du rôle de ces jeunes dans la gestion des affaires publiques locales et nationales.
Après avoir remercié les participants et les partenaires qui ont contribué à l’organisation de cette rencontre, Mme Khadija Bentaleb, présidente de l’UPTS, a rappelé, dans un premier temps, le contexte général de la création de l’association ainsi que les raisons derrière le choix de la jeunesse comme axe de travail. Son intervention s’est focalisée sur la présentation des objectifs et les activités de l’association, ainsi que les mécanismes de son fonctionnement. Elle a souligné par ailleurs que l’UPTS favorise principalement l’ouverture de l’association sur son environnement local, national et international tout en rappelant les normes juridiques et éthiques à respecter pour adhérer à l’association.
Dans son intervention, Mme Fatima-zahra Khaoulani Idrissi, Vice-présidente de l’UPTS, a présenté le programme d’activités de l’association pour l’année 2019, qui s’articule autour les axes suivants:
1. Jeunesse et droits de l’homme;
2. Jeunesse et migration ;
3. Jeunesse et démocratie locale;
4. Histoire et culture de Salé;
5. Jeunesse et éducation;
6 – Jeunesse et pensée radicale;
7. Jeunesse et drogue;
8. Jeunesse et médias;
9. Jeunesse et formation professionnelle;
10. Alphabétisation et sensibilisation;
11. Jeunesse et environnement.
L’intervention du représentant du DVV International, M. Said Doukkali, a mis l’accent sur la mission principale du DVV International en matière de formation continue dans le domaine de l’alphabétisation, du développement social et de lutte contre la pauvreté. Il a rappelé que les centres de DVV International sont présents dans plus de 70 pays avec un réseau de 45 associations œuvrant partout dans le monde pour la lutte contre l’analphabétisme tout en étant au service du développement social. Le deuxième volet d’intervention du représentant DVV International s’est focalisé sur la création d’espaces de lutte contre l’analphabétisme à travers 6 universités sociales. Ces dernières constituent, selon l’intervenant, des espaces d’apprentissage tout au long de la vie dans plusieurs domaines aussi variés que riches afin de satisfaire les besoins des bénéficiaires.
En guise de conclusion, M. Said Doukkali, a ajouté que les nouvelles orientations de DVV International priorisent l’intervention au niveau des jeunes et leur insertion sociale.
La deuxième session de ce colloque a été dédiée à l’aspect académique à travers les interventions des professeurs M. Saaf et M. Christophe Mestre.
Dans son intervention intitulé: «Citoyenneté, développement et politiques publiques», M. Abdallah SAAF, Directeur du Centre des Études et de Recherches en Sciences Sociales, a salué les efforts des membres de l’association, ainsi que son programme ambitieux, avant de se pencher sur la mise en évidence de liens fort qui s’établissent entre citoyenneté, développement et politiques publiques. En relation avec le rôle que doit jouer la société civile et l’acteur social, l’intervenant s’est posé un grand nombre de questionnements liés au rapport acteur/structure. Il a essayé d’approcher le concept de citoyenneté, en avançant que cette dernière ne doit pas être emprisonnée dans le domaine politique, mais, par contre, il faut la concevoir comme une vision du monde qui dépasse le dit domaine. L’orateur a mis l’accent sur la mise en relation citoyenneté / développement, tout en montrant la complexité d’une telle entreprise, avant de traiter les différentes problématiques liées à l’espace public, ainsi que les nouveaux rôles que devraient s’approprier l’acteur civil dans l’espace public.
En termes de cette intervention, M. Abdallah SAAF s’est centré sur la problématique de l’éthique dans le domaine des politiques publiques, tout en insistant sur le fait de l’inexistence d’une politique publiques des jeunes jusqu’à présent.
De sa part, M. Christopher Mestre, Directeur du l’Institut international des Études pour le Développement Local-Lyon, a entamé son intervention intitulée «Crise et recomposition de la citoyenneté»par un aperçu sur l’institut dont il fait membre, avant de se centrer sur la clarification du sens de la citoyenneté, tout en mettant le doigt sur les principales caractéristiques de la citoyenneté.
Dans la même perspective, l’intervenant a essayé d’aborder, à partir d’un certain nombre de constats à l’échelle mondial les faits suivants :
- Sur le plan politique, il y a beaucoup d’exemple qui lui ont permis d’avancer que la citoyenneté est en crise ;
- Manifestations telles la corruption, le remplacement des valeurs d’intérêt général par des valeurs d’intérêt personnel ;
- Exemples de manifestations qui remettent en cause le vivre ensemble.
M. Christopher Mestre a montré, à travers des cas concrets, que les différents groupes reconstruisent leurs propres projets en opposition avec les projets des autres groupes voire le projet national, tout en avançant la disparition de plusieurs mécanismes de régulation liée, selon lui, à l’évolution démographique.
Pour conclure, l’intervenant a insisté sur la nécessité et l’urgence de construire ensemble une société mondiale basé sur des valeurs universelles et une citoyenneté mondiale qui dépasse les citoyennetés locales. Ainsi il souligne dans des termes les plus clairs que «On vit dans une époque charnière de la crise de la citoyenneté, toutefois il y a une recomposition de la citoyenneté basée sur le bien commun mondial».
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