Vers un modèle de développement alternatif

Le CERSS, le FCDM et ses différentes associations thématiques participent au Forum parallèle aux Assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International et organiseront une activité sous forme de conférence en deux sessions sur la thématique :  » Vers un modèle de développement alternatif ».

La société civile, acteur incontournable du développement social organise un Forum parallèle aux Assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, le tout se tiendra à Marrakech du 9 au 15 octobre 2023. Les Assemblées annuelles associent les ministres de l’Économie et des Finances, les gouverneurs des banques centrales, les dirigeants du secteur privé, les représentants de la société civile, la presse et les universitaires pour débattre des questions les plus impérieuses de l’économie mondiale.

En considérant que les questions des droits humains, et de la justice sociale sont au cœur des enjeux économiques et financiers mondiaux, il est crucial que la société civile se mobilise auprès des institutions financières internationales pour le respect des droits humains, la promotion de la justice sociale, et la nécessité de se conformer aux décisions des Nations Unies en la matière.

Il est largement admis que le modèle de développement au Maroc et dans plusieurs pays du Tiers monde, basé sur une logique de croissance non viable a encouragé le gaspillage des ressources, a accentué les inégalités et les injustices économiques et sociales. Il a par ailleurs accru la dégradation de l’environnement, engendré des effets néfastes pour la santé, l’accès à l’eau et l’assainissement, l’alimentation, le logement, et mis en danger la vie des populations les plus vulnérables. D’autre part, les dettes constituent des obstacles majeurs à la capacité de décision des pays en développement, qui entravent les processus de contrôle de leurs offres de services publics.

Ceci dit, la communauté internationale s’est engagée, dans un processus de reformulation des stratégies de développement articulée autour de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement et plus tard en 2015 des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030. Cette évolution a permis en tout cas, l’émergence d’un nouveau consensus, celui de Monterrey, censé dépasser le Consensus de Washington incarné par les Institutions de Bretton Woods (IBW). De ce fait, les IBW (Banque Mondiale et Fonds Monétaire International) ont commencé à adopter un nouveau discours. Celui-ci se caractérise par un champ lexical nouveau et spécifique : droits de l’Homme, démocratie, développement social, empowerment… font désormais partie du vocabulaire officiel des IBW, qui reconnaissent que droits et libertés tiennent une place primordiale et que leur absence constitue un frein au développement.

Ainsi, le nouveau paradigme du développement soute nu par la BM baptisé ‘’ développement intégré ‘’se structure autour de deux grands axes. Le premier axe concerne la reconnaissance du caractère multidimensionnel de la pauvreté, le second a trait à la réforme des institutions.

Sur cette base s’élaborent les nouvelles stratégies, qualifiées stratégies de lutte contre la pauvreté, et dont le principe général est ramené à un impératif de « bonne gouvernance ».

À ce propos, le CERSS et le FCDM et leur mouvance associative (les associations thématiques qui la composent) qui font partie intégrante de la société civile démocratique marocaine participent au Forum parallèle aux Assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International et organiseront une activité sous forme de conférence en deux sessions pour répondre à la question : où sont les IBW par rapport à leur discours sur les droits et le développement social ?

Il s’agit d’abord de rappeler les principaux aspects du nouveau discours sur le développement adopté par les IBW (réforme institutionnelle et lutte contre la pauvreté) et les conditions dans lesquelles il a émergé.

Ensuite, il est question d’examiner comment l’empowement et la participation permettent d’assurer l’articulation des différentes dimensions de ce discours, puis s’interroger sur les principes de la « bonne gouvernance » et comment elles intègrent les droits et les libertés.

Par ailleurs, il s’agit d’analyser les impératifs imposés par les IBW qui échappent à la politique économique des pays en développement :

– Les impératifs financiers qui limitent les choix budgétaires ;

– Les impératifs institutionnels, tels que l’indépendance des Banques centrales ou les privatisations, qui limitent la capacité d’influence sur l’activité économique des agents ;
– Les impératifs commerciaux de l’OMC ;
-Les impératifs, d’un ordre politique et d’économie politique transformant le choix politique en choix d’experts ou de technocrates….

Ainsi, l’ensemble de ses impératifs, aussi bien au Sud qu’au Nord, réduit le choix démocratique au choix des gestionnaires de réformes avancées comme inéluctables qui peuvent remettre en cause le développement social et la lutte contre la pauvreté. La place de choix du ‘’développement intégré’ ’ préconisé par les IBW se limite-t-elle in fine aux discours et aux déclarations de bonnes intentions.
Ainsi, plusieurs interrogations peuvent structurer les échanges du 12 octobre lors de notre conférence. Citons-en quelques-unes : Quels rôles, activités et modalités de fonctionnement de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International ? Quelle approche de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International de la réforme institutionnelle et de la lutte contre la pauvreté ? Quid de l’empowerment et participation chez la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ? Quelles lectures opérer sur l’intégration des droits et libertés, politiques économiques dans la trame des principes de ‘’bonne gouvernance’’ préconisée par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ?

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