Mohamed AZZAOUI, chercheur au CERSS
L’intervention publique produit-elle les bénéfices escomptés et quel a été l’impact global sur la population? Le programme ou projet pourrait- il être mieux conçu pour atteindre les résultats escomptés ? Les ressources sont-elles dépensées de façon efficiente? Telles sont interrogations qui font l’essence de l’évaluation comme pratique à la fois managériale et politique liée à la redevabilité publique.
Le rôle de l’évaluation s’est renforcé pour accompagner les mesures de réformes des états durant les années 80. Elle est devenue systématique pour les programmes d’aide au développement financés par les agences des Nations Unies ou les agences spécialisées de coopération.
Au niveau mondial, les récentes stratégies de réforme du secteur public ont largement insisté sur l’évaluation de politiques et de programmes comme un élément central du processus de réforme (OCDE, 1995). L’évaluation systématique des politiques et des programmes, afin de mesurer leurs résultats et d’améliorer leurs performances futures (Weiss, 1997), est actuellement vue comme faisant partie intégrante de « la gestion axée sur les résultats » (ref Mita Marra, BM) Au Maroc, la culture de l’évaluation des politiques publiques gagne progressivement de terrain. Des débats récents tentent de mettre l’évaluation à l’agenda public, en visant à renforcer son intérêt public, sa fonction d’amélioration de performance, toujours liée à la bonne gouvernance et la transparence que doit revêtir l’action publique.
L’évaluation des actions publiques remonte des indicateurs sur l’efficacité, l’efficience et la performance de la chose publique. C’est une discipline qui contribue à la responsabilisation des gouvernements qui doivent de plus en plus rendre compte des politiques publiques aux citoyens et leurs représentants.
Notre démocratie moderne a besoin de l’évaluation des politiques publiques, comme condition et comme exigence, pour assoir le jugement des gouvernants sur des bases objectifs. L’évaluation est donc, en plus de sa dimension technico-managériale, est, au cœur de l’exercice démocratique, d’où l’impératif de son institutionnalisation.
CERSS : Centre des études et recherche en sciences sociales, 1er Think tank au Maroc et Maghreb
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